lundi 7 juin 2021

De Colombiers au Somail

Exceptionnellement, l’appareillage est repoussé en fin de matinée pour  permettre aux bi-loupiens non seulement de se remettre de leurs aventures fluviales de la veille -12 écluses, dont les 7 de l’Echelle de Fonserannes-

 

mais aussi pour une petite incursion aux points d’intérêt touristique des environs: l’Oppidum d’Ensérune, site occupé par l’homme (mais pas le même) depuis l’An 800 avant  J.C. jusqu’à l’époque chrétienne avec des vestiges de civilisations grecques et romaines et offrant une vue exceptionnelle sur l’Etang de Montady avec son drainage en forme d’étoile.

A midi, Hercule et Isida appareillent vers Poilhes pour le pique-nique. Le Somail nous accueillera pour le repos du soir. L’appareillage se présente bien,  avec un bon vent d’ouest du port fluvial de Colombiers où il ne faut pas se tromper de sortie mais bien reprendre l’entrée sinon nos Bi-Loup y auraient laissé arceau et panneaux solaires sous une passerelle coupant curieusement le port en deux...

 

 

 

Le Tunnel de Malpas , dernier grand ouvrage et dernière grande épreuve pour Pierre-Paul Riquet pour ouvrir le Canal du Midi,  nous offre, l’espace d’un instant, un peu de fraîcheur :

160 mètres en sens unique sans possibilité de croisement mais avec obligation de klaxonner avant de s’y engager ! 

 

 

 

Mais, alors que, plein d’espoir après avoir doublé (de très loin!) deux jours auparavant  les plages de naturistes du  Cap d’Adge,  nous avions Poilhes (poil)  en vue...voilà un gros incendie qui se déclare droit devant, s’élevant d’abord à la verticale à sa naissance...

 

 ... puis couché par le fort vent sur notre travers avant, en ne faisant évidemment que croître, à défaut d’embellir.

Fort heureusement cet incendie n’a pas, à priori, contraint  les voies navigables de France à fermer le Canal (contrairement à l’Autoroute A9). La flottille a poursuivi sa progression tout en jetant un œil à l’horizon.

Rapidement, toute la nature s’enflamme, attendant l’arrivée d’un ballet de voitures et de camions de pompiers mais surtout de canadair...mais, avec notre commodore Jean-Michel, ancien commandant des Marins Pompiers de Marseille embarqué à bord d’Isida, ce ne pouvait être qu’une péripétie de plus et rien ne nous a empêchés d’arriver à Poilhes avec le feu au derrière...


 
L’accostage fut délicat, nos 1,10 m de tirant d’eau incitent à la prudence, la profondeur du canal au niveau de la berge est bien souvent en deçà ; cette expérience donne lieu à un premier conseil pour les mariniers bi-loupiens: dans les cas limites ou mal définis, comme les berges en talus, toujours approcher ou repartir Pointe Avant afin de ne jamais prendre le risque de faire toucher le safran aussi profond que les quilles,  mais unique et beaucoup plus fragile.
 
 
La pause déjeuner fut brève,  la navigation reprit son cours dans un canal peu profond, oscillant entre 1 m 20 et 1 m 60 et dont la largeur, de l’ordre de 6 mètres ne laissant que moins de 3 mètres de liberté de chaque côté de l’axe. Si l’on se souvient que la vitesse en nds x 100 = distance parcourue en yards en 3 minutes, cela ne fait qu’une seconde de “navigation “ pour réagir sans toucher les bords. Le marinier en herbe se permet un deuxième conseil aux plus novices que lui… : que le barreur maintienne le bateau au milieu du Canal et ne relâche pas un seul instant son attention ni la barre pour tourner la page d’un guide de navigation, replacer l’image du bateau sur la cartographie numérique ou délasser ses chaussures, ou etc….: tout doit être prêt et réglé avant le pilotage où il faut impérativement une aide d’équipier.

Une fois tous ces obstacles franchis, la navigation fluviale est un délice dont il faut pleinement profiter tout en commençant sérieusement à se protéger de la chaleur ce qui a amené les bi-loupiens à remâter partiellement en ajoutant 2 mâtereaux, non pas pour les faire prendre pour des goélettes mais pour prolonger leur bimini très étroit d’origine !

C’est d’ailleurs là le troisième conseil: se protéger de la chaleur actuelle et surtout à venir, s’il reste assez d’eau cet été pour rentrer à Toulon ! (Attention: le troisième mât n’a pas pour but non plus d’imiter le Marité, c’est un lampadaire) .

Et  maintenant, il est grand temps de penser à se déshydrater et à faire escale pour la nuit et, après avoir hésité entre Cabestang ou Port La Robine, c’est décidé, il n’y a que le Somail qui aille!


 

 

 

 

 

1 commentaire:

  1. Merci pour ces belles photos et ce récit pittoresque au fil de l'eau.
    Protégez vous bien du soleil.
    Christiane et joel

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